La paix par la bombe, bel héritage pour les jeunes générations ! 

Le Président de la République vient de sacrifier à un rituel maintenant bien établi, celui d’un « grand » discours sur la dissuasion nucléaire de la France et sur la définition d’une politique de défense nationale qui se voudrait, à juste titre, plus européenne. Habillé de couleurs chatoyantes et bardé de brillantes idées, il n’est hélas que la version clinquante d’un vieux discours indéfiniment ressassé. Il est vrai qu’il est toujours difficile de faire du neuf avec du vieux.

OTAN, ONU : passer des mots aux actes

Le Président de la République a déclaré que l’OTAN était en « état de mort cérébrale », et se fait par ailleurs le défenseur du multilatéralisme. Il aura l’occasion de passer des mots aux actes lors de la Conférence d’examen du TNP, qui se tiendra à l’ONU le printemps prochain. Ce traité concerne principalement le désarmement nucléaire et la non-prolifération nucléaire. Il sera question de l’Iran, de la Corée du Nord et de la création d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient. Cette conférence pourrait être le moment pour que le Président de la République prenne une initiative pour amener les pays détenteurs de l’arme nucléaire à respecter l’Article VI du TNP. Il pourrait s’inspirer de la lucidité du Pape François, qui en novembre 2017 a condamné non seulement l’emploi des armes nucléaires mais aussi de leur possession, considérant ces armes comme immorales et instruments de guerre illégitimes.

OTAN : la fin d’un tabou

En déclarant que l’OTAN était en « état de mort cérébrale », le Président de la République a osé briser un tabou, celui de la légitimité existentielle