Iran : la dernière chance du JCPOA ?

Le 6 novembre 2019, l’Iran mettra en œuvre la quatrième étape de la réduction de ses engagements envers l’accord sur le nucléaire de 2015 si les négociations n’ont pas abouti d’ici-là avec les autres membres de l’accord. Si le désengagement de l’Iran était jusqu’alors limité et contrôlé, Téhéran a averti que le régime pourrait franchir un nouveau cap dans l’escalade nucléaire, alors que les Européens réfléchissent à se retirer à leur tour de l’accord.

Turquie : le bluff nucléaire ?

Les récentes déclarations du président turc Recep Tayyip Erdoğan sur la volonté de la Turquie d’acquérir l’arme nucléaire, dénonçant un système « injuste », alimente de vives inquiétudes quant à la prolifération nucléaire au Moyen-Orient. La Turquie possède un programme nucléaire civil, que certains analystes considèrent à risque. Dans un contexte de crise des relations américano-turques et de rapprochement avec la Russie notamment en matière de défense, le plus grand danger concernant le nucléaire en Turquie demeure la présence d’armes nucléaires tactiques américaines de type B-61 sur son sol. Dans le contexte de l’offensive turque contre les milices kurdes en Syrie, elles pourraient devenir un outil de négociation de poids pour la Turquie.

Comment peut éclater un conflit nucléaire

« Nous sommes en 2020. L’armée russe effectue un grand exercice à Kaliningrad […]. Un avion d’observation de l’alliance occidentale traverse accidentellement l’espace aérien russe et est abattu par un missile sol-air. L’OTAN envoie des escadrons aériens et des navires de combat dans la région. Les deux parties préviennent qu’elles envisageront d’utiliser l’arme nucléaire si leurs intérêts vitaux sont menacés […].
Les deux parties étant en état d’alerte avancée, une cyberattaque d’origine inconnue est lancée contre les systèmes russes d’alerte rapide, simulant une attaque aérienne de l’OTAN contre des bases aériennes et navales à Kaliningrad. Ne disposant que de quelques minutes pour confirmer l’authenticité de l’attaque et face à l’absence de dialogue de crise entre l’OTAN et la Russie, Moscou décide qu’elle doit réagir immédiatement et lance des missiles de croisière classiques depuis les bases de Kaliningrad sur les aérodromes baltes de l’OTAN. En retour, l’OTAN intervient […] en frappant Kaliningrad par voie aérienne.
Voyant arriver des renforts de l’OTAN et craignant qu’une invasion terrestre de l’OTAN ne s’ensuive, Moscou conclut qu’elle doit intensifier la pression pour désamorcer la situation – en espérant interrompre le conflit et ouvrir la voie à un règlement négocié selon les termes de Moscou – et mener une frappe nucléaire à faible rendement dans des bunkers de stockage nucléaire sur un aérodrome de l’OTAN. Mais le calcul de désescalade s’avère illusoire, et un échange nucléaire commence ».

L’aggravation du risque nucléaire

Alors que les États-Unis et la Russie ont pris acte, début août, de la fin du Traité sur les forces nucléaires intermédiaires, l’Iran s’est affranchi en juillet de plusieurs de ses engagements quant à l’accord de Vienne signé en 2015. Si le dérapage des iraniens est contrôlé et réversible, les risques d’une nouvelle course mondiale aux armements nucléaires sont réels et de plus en plus probables.

Dissuasion nucléaire : « La France invente le multilatéralisme à géométrie variable »

Dans une tribune publiée par le JDD le 2 juillet, l’ancien ministre de la Défense Paul Quilès, le général d’armée aérienne Bernard Norlain et l’ancien diplomate Marc Finaud, tous trois membres d’IDN (Initiatives pour le Désarmement Nucléaire), dénoncent la « contradiction majeure de la politique de la France » : faire valoir le multilatéralisme et son refus de signer le traité d’interdiction des armes nucléaires.

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Le risque d’une catastrophe mondiale

Après le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF), la Russie et les États-Unis menacent aujourd’hui de laisser expirer le Traité New START après 2021. L’impasse des négociations entre Washington et Moscou sur le Traité New START traduit une crise plus profonde aux conséquences graves. Cela s’inscrit dans un vaste effort de l’administration Trump de ne pas se conformer aux traités précédemment signés, une fâcheuse habitude qui aura de graves conséquences sur la sécurité internationale.