Des failles dans le système de traçage spatial anti-missiles hypersoniques des Etats-Unis

Publié dans South China Morning Post

Le South China Morning Post rapporte les conclusions des chercheurs du Beijing Institute of Tracking and Telecommunication Technology au sujet du projet de surveillance satellite mis en place par les Etats-Unis pour détecter des missiles hypersoniques. En octobre dernier, SpaceX et L3Harris ont remporté un contrat avec l’US Space Force pour construire ce système de traçage. Il prévoit la mise en orbite de 8 satellites dans l’espace proche ( à environ 1000km d’altitude), dès 2023.

Pour ces chercheurs rattachés à l’armée chinoise, ce projet serait une avancée bienvenue pour les Américains mais resterait encore bien insuffisant et rencontrerait de nombreux obstacles. Ils estiment que même une centaine de satellites ne suffiraient pas à détecter un missile hypersonique. En effet, contrairement à un satellite traditionnel qui repère plus facilement les objets en volant au-dessus, un satellite de traçage possède un angle mort, qui pourrait l’empêcher de repérer un missile hypersonique volant juste en-dessous de lui.

Ces conclusions représentent un grand intérêt pour les nations cherchant des failles dans les systèmes de défense américains, la Chine et la Russie en tête. En développant des armes hypersoniques, ces dernières cherchent à remettre en cause la supériorité stratégique de Washington, qui est encore en retard dans ce domaine. Les Etats-Unis possèdent à l’heure actuelle le plus grand réseau d’alerte spatial (SBIRS) avec 10 satellites de surveillance. Mais celui-ci a été conçu pour repérer les missiles traditionnels et ne peut pas détecter la signature thermique de ces nouvelles armes.

Les nouveaux satellites pourraient ainsi grandement augmenter l’efficacité de l’ancien système et réduire par la même occasion celle des missiles hypersoniques chinois. Cependant, il n’est pas certain qu’ils soient déployés en nombre suffisant pour cela. De plus, l’article précise que les missiles hypersoniques issus des prochaines générations pourraient utiliser l’intelligence artificielle pour adapter leur trajectoire en fonction de leur environnement, libérer des leurres ou manipuler les signaux électromagnétiques. Un missile hypersonique n’étant pas efficace contre un autre missile hypersonique, les technologies de défense anti-missiles du futur pourraient inclure des armes à énergie dirigée, comme des lasers.

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