Par Liviu Horovitz, dans Stiftung Wissenschaft und Politik, le 10 juillet 2025.
[RÉSUMÉ] L’article explore les incertitudes croissantes autour de la capacité de l’Europe à compter sur la dissuasion nucléaire élargie des États-Unis, notamment sous l’administration Trump. Il propose trois scénarios. Dans le premier, une crise de confiance peut encore être gérée par des efforts politiques et militaires modérés, avec un renforcement du rôle de la France et des consultations européennes. Dans le deuxième, une rupture de confiance impliquerait que les garanties américaines ne sont plus fiables, poussant l’Europe à développer ses capacités conventionnelles et à s’appuyer sur les arsenaux nucléaires français et britannique pour créer une dynamique d’escalade capable d’impliquer Washington. Dans le troisième, en cas de désengagement total des États-Unis (par isolement ou guerre en Asie), l’Europe serait seule face à la Russie, sans garanties crédibles. Or, ni la France ni le Royaume-Uni ne sont en mesure d’assurer une dissuasion suffisante à eux seuls, et le risque de prolifération nucléaire européenne deviendrait réel. L’article conclut que les réponses européennes doivent être différenciées selon le scénario, mais qu’aucune alternative simple ou peu coûteuse ne permet de remplacer efficacement l’engagement nucléaire américain.
Lire le rapport |