L’Europe face au désordre du monde

Confrontée à une multiplication des menaces extérieures, l’Europe voit aujourd’hui sa sécurité s’éroder en raison de l’attitude unilatéraliste des États-Unis, qui ont récemment rejeté plusieurs

Quelles missions pour l’Europe?

Ce compte-rendu du colloque organisé par l’association Pax Christi sous le titre « Quelles missions pour l’Europe ? » rapporte les analyses d’importants experts et acteurs de l’Union Européenne. Ceux-ci identifient notamment un certain nombre de défis qui se posent actuellement à l’UE, comme la campagne de propagande menée par la Russie, la montée de partis populistes et nationalistes au sein même des Etats membres et bien sûr le Brexit, dont l’issue reste encore en suspens. Il ne faut pas non plus exclure des facteurs explicatifs de la défiance envers l’Union Européenne ses propres errements, qu’il s’agisse de l’intégration toujours inaboutie des pays de l’Est, de sa politique économique trop peu régulatrice et des disparités des politiques sociales de ses Etats-membres. L’exemple calamiteux du Royaume-Uni nous montre cependant que l’Union Européenne continue de représenter l’avenir du continent européen, dans un contexte géostratégique international toujours plus incertain et menaçant. De nombreuses réformes restent à faire pour que nous puissions profiter pleinement du potentiel de l’UE, notamment en ce qui concerne la politique écologique.

Appel de Bâle pour l’abandon de la dissuasion nucléaire

De nombreux responsables politiques et d’animateurs d’ONG ou de think-tanks du monde entier, à l’initiative du think-tank suisse « Basel Peace Office », lancent un appel aux dirigeants américains, russes et européens pour exprimer leur inquiétude devant la détérioration de la situation internationale en 2018. Ils déplorent la mise en cause du Traité FNI et l’affaiblissement du Traité START.

Les signataires demandent aux membres européens de l’OTAN de réaffirmer leur position face à tout déploiement de missiles nucléaires en Europe, et proposent un plan d’action pour abandonner progressivement la politique de dissuasion nucléaire et le remplacement de celle-ci par celle de la sécurité collective.

Comment envisager le futur des relations euro-russes ?

En ce début d’année 2019, ce dossier spécial de l’European Leadership Network (ELN) invite trois experts à donner leur vision de l’avenir de la coopération entre l’Union Européenne et la Russie. Tous soulignent les difficultés récurrentes à établir un dialogue constructif depuis l’annexion de la Crimée jusqu’aux toutes récentes tensions en mer d’Azov. L’incertitude qui entoure la situation géopolitique du continent européen constitue ainsi un contexte défavorable à toutes les entreprises de déstabilisation d’un ordre international fondé sur le droit et la diplomatie, à l’image des populismes et des nationalismes qui essaiment de Hongrie jusqu’au Royaume-Uni, comme le souligne le député travailliste Stephen Kinnock.

Pour une réponse européenne au retrait des États-Unis du traité INF

Dans un appel lancé par European Leadership Network (ELN) en novembre 2018, 81 personnalités politiques, diplomatiques et militaires exhortent la Russie et les États-Unis à dialoguer et à mettre en œuvre un certain nombre de mesures pour éviter la fin du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF) et ne pas porter une nouvelle atteinte au régime de non-prolifération nucléaire.
ELN est un groupe de réflexion paneuropéen spécialisé dans les questions européennes de défense et de sécurité et milite depuis sa création pour un monde sans armes nucléaires.

La dissuasion nucléaire : un modèle de défense inefficace et dangereux

Garantie ultime de la sécurité des Etats depuis 1945, le principe de dissuasion nucléaire demeure au cœur des stratégies de défense des neufs Etats dépositaires du nucléaire militaire. Ceux-ci continuent de cadenasser le débat et se refusent à tout abandon de l’arme nucléaire alors que la dissuasion nucléaire est aujourd’hui remise en question. En 2017, 122 Etats de l’Assemblée Générale de l’ONU ont adopté un traité visant à interdire les armes nucléaires. Déconstruisant les arguments en faveur de l’armement nucléaire, notre article vise à prouver que la dissuasion nucléaire est un système rendu dangereux et inefficace par les nouvelles menaces de notre environnement stratégique.

Corées : un petit pas vers la dénucléarisation ?

C’est une première dans le dossier nucléaire nord-coréen : mercredi 19 septembre, Kim Jong-un, le dirigeant de la Corée du Nord, a pris des mesures concrètes en faveur de la dénucléarisation de la péninsule coréenne lors d’un sommet à Pyongyang avec son homologue sud-coréen, Moon Jae-in. Pourtant, alors que les négociations avec les États-Unis sont au point mort depuis juin, ces engagements sont à relativiser. Ils demandent peu de concessions à la Corée du Nord qui essaie de maximiser ses profits en opposant dans les négociations Washington et Pékin.