L’intelligence artificielle met en question la dissuasion nucléaire
L’intelligence artificielle bouleversera le monde. Entendue comme « l’ensemble des théories et des techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de stimuler l’intelligence », l’IA transformera tous les secteurs de nos sociétés, y compris le domaine militaire. Pourtant, ses implications au sein des systèmes d’armes nucléaires sont absentes des analyses, alors même que l’IA appliquée au nucléaire militaire pourrait condamner l’humanité à sa perte.
L’OTAN A-T-ELLE ENCORE UN SENS ?
Bafouée, ignorée, soumise à la pression des États-Unis, l’Alliance atlantique, censée incarner la solidarité transatlantique face à la menace extérieure, est en droit d’éprouver un doute existentiel. La réaction des Alliés européens à ces défis demeure pour l’heure hésitante et timorée. Toutefois, la réflexion commence à s’imposer dans les milieux préoccupés des conséquences de cette situation pour la sécurité du Continent et celle du monde, tant le risque d’escalade vers le conflit nucléaire est désormais reconnu. Les solutions préconisées ne contribuent certes pas toutes à la cessation de la course aux armements, d’où l’importance du rappel de celles qui préconisent la réduction du risque nucléaire et le désarmement négocié.
Pour une réponse européenne au retrait des États-Unis du traité INF
Dans un appel lancé par European Leadership Network (ELN) en novembre 2018, 81 personnalités politiques, diplomatiques et militaires exhortent la Russie et les États-Unis à dialoguer et à mettre en œuvre un certain nombre de mesures pour éviter la fin du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF) et ne pas porter une nouvelle atteinte au régime de non-prolifération nucléaire.
ELN est un groupe de réflexion paneuropéen spécialisé dans les questions européennes de défense et de sécurité et milite depuis sa création pour un monde sans armes nucléaires.
Nucléaire iranien : scénarios, prospective et conséquences
Maximilian Hoell, chargé de mission et chef de projet au sein d’European Leadership Netword (ELN), explore les scénarios possibles et les conséquences si l’Iran cessait de se conformer à l’Accord de Vienne ou au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). A travers l’étude de trois scénarios potentiels, il démontre qu’un retrait de l’Iran du JCPOA entraînerait une détérioration instantanée de l’environnement de sécurité régionale, avant d’établir un certain nombre de recommandations pour les pays européens sur la gestion de la situation.
Sommes-nous « entre-deux-guerres »?
S’apprêtant à commémorer le centenaire de l’armistice de 1918, le Président de la République vient de faire une déclaration dans Ouest France qui m’a choqué. Parler, comme il l’a fait, de ressemblance entre les évènements que traverse actuellement le monde et ceux de « l’entre- deux guerres » néglige en effet les considérables évolutions qu’ont connues la planète et l’humanité depuis cette époque. (…). Il est hasardeux (…) de suggérer, en s’appuyant sur l’adage selon lequel « les mêmes causes engendrent les mêmes effets », que l’Europe pourrait connaître prochainement une guerre, qui serait certainement mondiale. (…).
Réduire d’urgence le risque de guerre nucléaire
L’annonce du retrait américain du Traité INF soulève une vague d’inquiétude, mais ne fait que s’inscrire dans la ‘Nuclear Posture Review’ (NPR) du président Trump, qui préconise un renforcement des capacités nucléaires des Etats-Unis de nature à abaisser le seuil d’emploi de la force de frappe. En réaction, une organisation composée d’anciens dirigeants civils et militaires vient de proposer une alternative. Son but : réduire d’urgence le risque de guerre nucléaire en favorisant la décrue puis la disparition des arsenaux nucléaires. C’est la même approche réaliste et progressive qui inspire les propositions d’IDN.
La dissuasion nucléaire : un modèle de défense inefficace et dangereux
Garantie ultime de la sécurité des Etats depuis 1945, le principe de dissuasion nucléaire demeure au cœur des stratégies de défense des neufs Etats dépositaires du nucléaire militaire. Ceux-ci continuent de cadenasser le débat et se refusent à tout abandon de l’arme nucléaire alors que la dissuasion nucléaire est aujourd’hui remise en question. En 2017, 122 Etats de l’Assemblée Générale de l’ONU ont adopté un traité visant à interdire les armes nucléaires. Déconstruisant les arguments en faveur de l’armement nucléaire, notre article vise à prouver que la dissuasion nucléaire est un système rendu dangereux et inefficace par les nouvelles menaces de notre environnement stratégique.
Sanctions américaines contre l’Iran : des solutions peu efficaces
Depuis le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien en mai 2018, l’Iran, l’Union Européenne, la Chine et la Russie tentent tant bien que mal de préserver l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien (JCPOA). Les iraniens ont accepté de rester dans l’accord tant que leurs intérêts nationaux seraient garantis. Les sanctions économiques imposées unilatéralement par les États-Unis menacent aujourd’hui l’accord, et tous sont à la recherche d’une solution pour contrer l’extraterritorialité des lois et sanctions américaines. La saisine de la Cour Internationale de Justice (CIJ) par l’Iran et l’instauration de canaux de paiements indépendants du dollar par l’Union Européenne sont des mesures symboliques fortes mais leur efficacité reste à prouver.
Corées : un petit pas vers la dénucléarisation ?
C’est une première dans le dossier nucléaire nord-coréen : mercredi 19 septembre, Kim Jong-un, le dirigeant de la Corée du Nord, a pris des mesures concrètes en faveur de la dénucléarisation de la péninsule coréenne lors d’un sommet à Pyongyang avec son homologue sud-coréen, Moon Jae-in. Pourtant, alors que les négociations avec les États-Unis sont au point mort depuis juin, ces engagements sont à relativiser. Ils demandent peu de concessions à la Corée du Nord qui essaie de maximiser ses profits en opposant dans les négociations Washington et Pékin.
Missiles hypersoniques et dissuasion nucléaire : un jeu de poker dangereux
Les États-Unis font mine de s’inquiéter du futur déploiement par la Russie et la Chine de missiles hypersoniques capables de neutraliser toute défense antimissiles alors même qu’ils investissent eux aussi dans cette technologie. La confiance dans la dissuasion nucléaire pour empêcher une première frappe était déjà passablement affaiblie par le recours à la défense antimissile. L’escalade résultant de la course actuelle au contournement de cette défense est un pari dangereux qui ne peut qu’encourager l’offensive et conduire au cataclysme mondial.