L’aggravation du risque nucléaire

Alors que les États-Unis et la Russie ont pris acte, début août, de la fin du Traité sur les forces nucléaires intermédiaires, l’Iran s’est affranchi en juillet de plusieurs de ses engagements quant à l’accord de Vienne signé en 2015. Si le dérapage des iraniens est contrôlé et réversible, les risques d’une nouvelle course mondiale aux armements nucléaires sont réels et de plus en plus probables.

Russie : un accident nucléaire qui inquiète

Trois semaines après l’accident qui s’est produit le 08 août sur un site militaire de la région d’Arkhangelsk, dans le Grand Nord russe, la Russie cultive le mystère sur les causes et les conséquences de l’explosion, secret d’État oblige. Dans un contexte international de résurgence de l’arme nucléaire, cet accident nucléaire inquiète, à la fois en termes d’opacité des autorités russes et de gravité. D’autant que dans le domaine du nucléaire militaire, les accidents sont légion, alors que leurs conséquences environnementales sont dramatiques.

La Russie, nouveau médiateur entre Pyongyang et Washington ?

Alors que les négociations sur le nucléaire entre les États-Unis et la Corée du Nord sont dans l’impasse, la Russie souhaite jouer un rôle diplomatique plus important dans le processus de désarmement nucléaire de la péninsule coréenne. Lors d’un sommet à Vladivostok le 25 avril, Kim Jong-un et Vladimir Poutine se sont longuement entretenus. Rappelant que Pyongyang a besoin de garanties internationales en matière de sécurité, Poutine a proposé la réouverture des “pourparlers à six”.

Appel de Bâle pour l’abandon de la dissuasion nucléaire

De nombreux responsables politiques et d’animateurs d’ONG ou de think-tanks du monde entier, à l’initiative du think-tank suisse « Basel Peace Office », lancent un appel aux dirigeants américains, russes et européens pour exprimer leur inquiétude devant la détérioration de la situation internationale en 2018. Ils déplorent la mise en cause du Traité FNI et l’affaiblissement du Traité START.

Les signataires demandent aux membres européens de l’OTAN de réaffirmer leur position face à tout déploiement de missiles nucléaires en Europe, et proposent un plan d’action pour abandonner progressivement la politique de dissuasion nucléaire et le remplacement de celle-ci par celle de la sécurité collective.

Comment envisager le futur des relations euro-russes ?

En ce début d’année 2019, ce dossier spécial de l’European Leadership Network (ELN) invite trois experts à donner leur vision de l’avenir de la coopération entre l’Union Européenne et la Russie. Tous soulignent les difficultés récurrentes à établir un dialogue constructif depuis l’annexion de la Crimée jusqu’aux toutes récentes tensions en mer d’Azov. L’incertitude qui entoure la situation géopolitique du continent européen constitue ainsi un contexte défavorable à toutes les entreprises de déstabilisation d’un ordre international fondé sur le droit et la diplomatie, à l’image des populismes et des nationalismes qui essaiment de Hongrie jusqu’au Royaume-Uni, comme le souligne le député travailliste Stephen Kinnock.

Pour une réponse européenne au retrait des États-Unis du traité INF

Dans un appel lancé par European Leadership Network (ELN) en novembre 2018, 81 personnalités politiques, diplomatiques et militaires exhortent la Russie et les États-Unis à dialoguer et à mettre en œuvre un certain nombre de mesures pour éviter la fin du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF) et ne pas porter une nouvelle atteinte au régime de non-prolifération nucléaire.
ELN est un groupe de réflexion paneuropéen spécialisé dans les questions européennes de défense et de sécurité et milite depuis sa création pour un monde sans armes nucléaires.

Corées : un petit pas vers la dénucléarisation ?

C’est une première dans le dossier nucléaire nord-coréen : mercredi 19 septembre, Kim Jong-un, le dirigeant de la Corée du Nord, a pris des mesures concrètes en faveur de la dénucléarisation de la péninsule coréenne lors d’un sommet à Pyongyang avec son homologue sud-coréen, Moon Jae-in. Pourtant, alors que les négociations avec les États-Unis sont au point mort depuis juin, ces engagements sont à relativiser. Ils demandent peu de concessions à la Corée du Nord qui essaie de maximiser ses profits en opposant dans les négociations Washington et Pékin.

Missiles hypersoniques et dissuasion nucléaire : un jeu de poker dangereux

Les États-Unis font mine de s’inquiéter du futur déploiement par la Russie et la Chine de missiles hypersoniques capables de neutraliser toute défense antimissiles alors même qu’ils investissent eux aussi dans cette technologie. La confiance dans la dissuasion nucléaire pour empêcher une première frappe était déjà passablement affaiblie par le recours à la défense antimissile. L’escalade résultant de la course actuelle au contournement de cette défense est un pari dangereux qui ne peut qu’encourager l’offensive et conduire au cataclysme mondial.

Helsinki : les deux présidents ont jugé utile et nécessaire de discuter du désarmement nucléaire

Lors d’un sommet historique à Helsinki le 16 juillet 2018, le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine se sont entretenus pendant deux longues heures sur la situation du monde et des relations entre leurs deux pays. La question nucléaire faisait partie des dossiers clés à aborder par les deux hommes. Perçue comme une occasion unique d’inverser la spirale dangereuse de la concurrence nucléaire et de stabiliser les relations nucléaires, la rencontre, à défaut d’amener des actes concrets, a permis de renouer le dialogue en matière nucléaire.