Les enseignements du rapport Chilcot sur la guerre d’Irak

Chilcot-400x225(D’après une déclaration de l’organisation Pugwash)

La publication récente du rapport britannique de Sir John Chilcot sur l’invasion de l’Irak en 2003 par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et d’autres pays pose de nombreuses questions fondamentales.

Cette initiative, bien que tardive, est louable. Elle permet de revenir sur les conséquences de l’abus de pouvoir en démocratie. Le rapport révèle que la poursuite imprudente de la guerre était un moyen partial et intéressé pour renverser un régime, sous le prétexte qu’il possédait des armes de destruction massive, alors que le processus scientifique et objectif de vérification internationale demeurait incomplet.

L’invasion de l’Irak et ses répercussions ont contribué à déclencher un conflit sectaire – pas seulement en Irak mais dans la région toute entière – avec des conséquences tragiques pour les populations et un exode ininterrompu de personnes déplacées et de réfugiés dans les autres régions du monde.

Les principaux éléments à retenir de ce rapport sont :

le caractère inadmissible du renversement d’un régime par une action unilatérale fondée sur une analyse subjective des menaces pour la paix et la sécurité internationale ;

la priorité absolue à accorder à la résolution des différends par des voies pacifiques et des négociations diplomatiques ; c’est ainsi qu’a été résolu le conflit du nucléaire iranien avec le P5+1 et le Plan Global d’Action Conjoint (PGAC) ;

l’importance vitale des organisations internationales de vérification, comme celles mises en place à La Haye par la Convention sur les Armes Chimiques, qui a permis l’élimination des armes chimiques en Syrie, ou comme le Secrétariat technique provisoire du TICE (Traité d’interdiction complète des essais nucléaires) basé à Vienne, qui a détecté avec succès les tests nucléaires conduits par la Corée du Nord.

Dans un monde où neuf pays possèdent plus de 15.000 ogives nucléaires, où la dépense militaire atteint le montant astronomique de 1676 milliards de dollars, où le terrorisme alimenté par des idéologies extrémistes s’ajoute aux causes traditionnelles de la guerre, il serait irresponsable de ne pas tenir compte des leçons du rapport Chilcot.

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