Publié dans The Intercept
Un évènement en apparence anodin a suscité beaucoup de réactions mercredi 11 août. A la suite de la publication de la tribune de Peter Beinart dans le New York Times, qui appelait les Etats-Unis à cesser leur déni au sujet de l’arsenal nucléaire israélien, le directeur d’un think tank spécialisé dans le Proche-Orient s’est fendu d’un tweet incendiaire à l’égard du journaliste.
Le post en question disait précisément : « en brouillant la frontière entre la capacité de dissuasion d’Israël et le projet nucléaire exterminationniste de l’Iran, je ne pense pas être le seul à me demande si @PeterBeinart préfère un Moyen-Orient sans armes nucléaires ou bien un Moyen-Orient sans Israël » Cela aurait pu en rester là, mais c’était sans compter sur un like de l’Ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis et à l’ONU. Qui reconnaît ainsi que son pays est doté d’une force de dissuasion nucléaire.
Il s’agit là d’une entorse significative au pacte Nixon-Meir de 1969, qui prévoit que ni les Etats-Unis, ni Israël ne reconnaîtraient que ce dernier possède la bombe. Ce déni, que The Intercept qualifie de « ridicule » et « enfantin » en apparence a entravé par plusieurs fois les efforts pour débarrasser la région des armes de destruction massive.
Mais cette hypocrisie a également des motivations pragmatiques. En effet, le Foreign Assistance Act empêche par principe les Etats-Unis de prêter assistance à des pays possédant l’arme nucléaire mais n’ayant pas signé le TNP. Ainsi, l’assistance militaire et économique à Israël serait illégale en vertu de ce principe. Il s’agit également, dans un raisonnement paradoxal, de ne pas encourager la prolifération dans la région