Publié par The Eurasian Review
L’Asie du Sud est souvent considérée comme étant l’un des endroits sur terre ayant le plus de risques de connaître une escalade nucléaire, du fait de disputes territoriales non résolues et d’une longue histoire de conflits.
Dans un rapport récemment publié, L’International Institute for Strategic Studies liste plusieurs facteurs à risques, comme l’asymétrie doctrinale entre l’Inde et le Pakistan, l’évolution technologique, les évolutions en matière de politique interne et l’absence de mécanismes de dialogue permanents. Si ces facteurs n’ont rien de nouveau ou d’unique dans le monde, il n’empêche qu’ils pourraient déboucher sur de graves erreurs de jugement.
Cependant, le Dr Manpreet Singh de l’Institute for Peace and Conflict Studies estime que le rapport souffre du même écueil que plusieurs travaux précédents, à savoir se concentrer uniquement sur les relations Inde-Pakistan. Le Dr Singh souligne l’influence considérable de la Chine dans les relations nucléaires Inde-Pakistan. Sa rivalité avec Delhi mais aussi son solide partenariat stratégique avec Islamabad ne peuvent ainsi pas être analysés séparément.
Au-delà de ça, il estime que le rapport sous-estime le glissement initié à l’échelle globale par la stratégie de « guerre nucléaire limitée » en discussion à Washington et celle de « l’escalade pour la désescalade à Moscou ». Sans oublier également la menace posée par les armes nucléaires tactiques. Ces évolutions doctrinales agressives risquent d’avoir des répercussions dans le monde entier et d’être émulées par d’autres acteurs, y compris en Asie du Sud.