Publié par The Korean Times
Enkhsaikhan Jargalsaikhan, ancien ambassadeur de Mongolie à Séoul, appelle de ses vœux une dénucléarisation complète de l’Asie du Nord-Est (Chine, Mongolie, Russie orientale, Corée du Nord, Corée du Sud et Japon). Cette région dynamique est au carrefour d’intérêts stratégiques, commerciaux et politiques, entre la Chine, les Etats-Unis, la Russie, le Japon et les deux Corées. Cela présente pour lui des risques élevés de conflits territoriaux, qui pourraient à leur tour favoriser le risque d’escalade nucléaire.
S’il encourage les efforts poursuivis en faveur d’une dénucléarisation de la péninsule coréenne, il estime qu’ils sont insuffisants dans un contexte régional, si la Chine et la Russie gardent leurs armes et que le Japon reste sous le parapluie nucléaire américain.
En attendant l’abolition complète des armes dans la région, et en s’inspirant des propositions faites par des chercheurs et think-tanks depuis les années 1990, M. Jargalsaikhan suggère de faire de l’Asie du Nord-Est une « Nuclear Weapons Free Zone », par ce qu’il appelle « la formule 3+3 ». Le Japon et les deux Corées s’engageraient à ne pas accueillir ou posséder d’armes nucléaires, tandis que la Chine, la Russie et les Etats-Unis leurs présenteraient des garanties de sécurité dans le cadre du droit international. Cependant la limite (de taille) de ces travaux réside dans le fait qu’ils n’ont pas inclus de chercheurs nord-coréens. Pourtant, la priorité serait pour l’instant la dénucléarisation de la péninsule coréenne, qui débloquerait ensuite le reste du processus.
Une telle zone n’est cependant pas encore à l’agenda régional, malgré le risque de prolifération accru et une recommandation de l’ONU en 2013. La Mongolie, pays avec un engagement antinucléaire de longue date, soutient depuis longtemps les initiatives allant dans ce sens, notamment dans le domaine de la recherche.