Le Canada est-il un partenaire fiable dans la non-prolifération ?

Publié dans The Bulletin of The Atomic Scientists

The Bulletin revient sur la position ambigüe d’Ottawa au sujet de la prolifération nucléaire. Alors que des voix s’élèvent parmi la société civile pour demander au gouvernement Trudeau de signer le TIAN, la start-up Moltex Energy vient de recevoir une aide fédérale, pour un projet visant à extraire du plutonium à partir de déchets nucléaires et de carburant usagé. L’idée est ensuite de se servir de ce plutonium pour alimenter un nouveau type de réacteur, toujours en phase de conception. Si le projet est un succès, ce réacteur et son carburant pourront alors être vendus à l’étranger.

Cette perspective alerte les experts en non-prolifération, au point que neuf anciens conseillers américains ont écrit une lettre ouverte à Justin Trudeau en mai dernier pour lui demander d’arrêter le projet. En effet, si le plutonium peut être utilisé comme un carburant pour les centrales, il est aussi utilisé dans les armes nucléaires.

La technologie canadienne a déjà joué un rôle significatif dans la prolifération par le passé. En effet, c’est après avoir extrait du plutonium d’un réacteur offert par le Canada que l’Inde avait réussi à conduire son premier test nucléaire en 1974. La Corée du Sud, l’Argentine et Taiwan ( qui avaient également acheté la technologie canadienne ) s’apprêtaient alors à la suivre. A la suite de l’essai indien, l’administration Carter avait réagi rapidement, en empêchant ces pays d’acquérir les moyens d’extraire du plutonium et en interdisant son retraitement sur le sol américain.

Les Etats-Unis craignent que le projet de Moltex ne donne l’impression d’un double-standard et pousse des pays à poursuivre leurs propres opérations de retraitement. A ce jour, l’AIEA n’a pas de protocole pour empêcher que la nouvelle technologie utilisée par Moltex, le pyro-traitement, ne soit détournée à des fins de prolifération.

The Bulletin dénonce ici l’hypocrisie du gouvernement canadien. Ce dernier affirme ne pas vouloir rejoindre le TIAN afin ne pas compromettre ses efforts pour la signature d’un traité visant à interdire la production de matériaux fissiles utilisables dans les armes…dont le plutonium.

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