Le fiasco humain, technique et écologique des réacteurs nucléaires mobiles de l’armée américaine.

Publié dans The Conversation

Alors qu’à l’heure actuelle l’armée américaine consomme plus de carburant fossile qu’un pays comme le Portugal, des propositions portant sur la construction de nucléaires portables refont surface aux Etats-Unis. Le professeur Paul Bierman revient pour The Conversation sur l’échec cuisant de ces engins, lorsqu’ils ont été testés par l’armée américaine il y a de ça 60 ans. Et les risques qu’ils présenteraient encore de nos jours.

Ces réacteurs dits « petits », « modulaires » ou « portables » car ils peuvent être facilement transportés et montés par voie terrestre, aérienne et maritime, pour ensuite être déployés sur le champ de bataille en tant que source d’énergie. Pour ses défenseurs, l’énergie produite serait illimitée, propre et supprimerait le besoin de recourir à des convois de ravitaillement vulnérables. Les sous-marins nucléaires sont d’ailleurs, à leurs yeux, des exemples réussis de réacteurs mobiles.

Cependant, leurs nombreux détracteurs avancent que les inconvénients des réacteurs terrestres sont bien supérieurs à leurs avantages. Ils se réfèrent pour cela à l’histoire. 60 ans auparavant, l’armée américaine avait construit PM-2A, son tout premier réacteur mobile fonctionnel afin alimenter sa base de Camp Century, au Groenland. Si ses 200 habitants se vantaient de pouvoir prendre des douches chaudes à volonté au milieu de l’Arctique, ils ne se doutaient pas d’avoir été exposés durant 8 ans à une dose dangereusement élevée et cancérigène de neutrons.

PM-2 a été démantelé en 1964 mais ses vestiges restent une bombe à retardement écologique. Une étude de 2016 montre que le réchauffement climatique pourrait exposer les vestiges irradiés du camp. Il en a résulté une crise diplomatique entre les Etats-Unis, le Danemark et le gouvernement local du Groenland, au sujet de la responsabilité du nettoyage et d’une catastrophe à venir. Un projet de réacteur antérieur à PM-2 avait par ailleurs aussi crée un désastre environnemental en Antarctique. Les réacteurs mobiles présenteraient également un risque de prolifération particulièrement important. Ils sont enfin particulièrement vulnérables à des attaques terroristes, en plus d’explosions accidentelles.

LIRE L’ARTICLE

Vous souhaitez recevoir la revue de presse chaque vendredi ?
Abonnez-vous !

En cliquant sur « Je m’abonne », vous acceptez de recevoir les actualités d’IDN via les coordonnées collectées dans le formulaire. Vos données personnelles collectées resteront strictement confidentielles,conformément à nos mentions légales. L’exercice de vos droits, dont la désinscription, est possible à tout moment en utilisant le lien de désabonnement intégré dans la newsletter ou en envoyant un email à l’adresse idn@idn-france.org.

En cliquant sur « Je m’abonne », vous acceptez de recevoir les actualités d’IDN conformément à nos mentions légales