Le groupe de travail de l’ONG Nuclear Threat Initiative (NTI) a publié un rapport intitulé « Nuclear Weapons in the New Cyber Age », qui fait état de la vulnérabilité de l’arsenal nucléaire américain face à de potentielles cyber-attaques. Ces risques ont été pour la première fois reconnus par la Nuclear Posture Review de 2018 et sont de trois ordres : le risque d’une fausse alerte qui mènerait à une riposte nucléaire erronée ; le risque d’un lancement nucléaire involontaire par piratage des systèmes informatiques ; la diminution de la confiance envers la stratégie de dissuasion nucléaire. La nocivité des cybermenaces réside tout autant dans leur capacité à prendre directement le contrôle des systèmes de lancement ou de communication des infrastructures nucléaires, que dans celle à augmenter délibérément les risques de mauvais calculs ou d’accidents nucléaires. NTI estime que les mesures prises par les Etats-Unis en la matière demeurent insuffisantes et que la sécurisation de leur arsenal nucléaire devrait être la priorité de leur plan de modernisation, ce qui passe notamment par un dialogue international pour encadrer l’utilisation des cyber-attaques.