Par Olamide Samuel dans Bulletin of the Atomic Scientists, le 3 avril 2025.
[RÉSUMÉ] Selon le chercheur nigérian Olamide Samuel, alors que la guerre en Ukraine ravive les craintes nucléaires, l’Europe renforce ses défenses indépendamment des États-Unis avec la France envisageant d’étendre sa dissuasion nucléaire au continent, tandis que plusieurs pays réactivent leurs plans de défense civile. C’est dans ce contexte que le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) gagne en influence et émerge comme une plateforme diplomatique clé pour les États non dotés d’armes nucléaires. Les États parties au TIAN ont publié un rapport soulignant les risques humanitaires et transfrontaliers d’une guerre nucléaire : effondrement des systèmes de santé, migrations massives, famines. Ils dénoncent la doctrine de dissuasion nucléaire comme dangereuse et dépassée. De plus en 2024, une résolution de l’Assemblée gémnérale de l’ONU soutenue par 144 pays a lancé une nouvelle étude scientifique sur les impacts globaux d’une guerre nucléaire, malgré l’opposition des puissances nucléaires. Cette initiative vise à combler un vide de connaissances remontant à 1988. Le TIAN, loin d’être symbolique, ouvre un espace pour repenser la sécurité mondiale et plaide pour une gouvernance fondée sur des faits scientifiques, et non sur des illusions stratégiques ou militaires à un moment où les accords traditionnels de contrôle des armes nucléaires se fragilisent.
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