Publié dans The Washington Post
A l’occasion de sa visite à Hiroshima le 16 juillet dernier, le président du Comité International Olympique Thomas Bach a rendu hommage aux victimes du bombardement de 1945. S’il prétend s’être rendu dans la ville pour réaffirmer l’engagement du CIO en faveur de la paix, sa visite n’a pas été du goût des associations de victimes et des anti-nucléaires.
Ceux-ci dénoncent en effet « une récupération » néfaste de la cause du désarmement nucléaire, pour justifier la tenue des Jeux dans un contexte de pandémie. Les opposants ont critiqué le déplacement du président depuis Tokyo (qui est en état d’urgence), ainsi que le maintien de la compétition alors que des vies sont perdues à cause de la Covid-19, qui serait selon eux, contraire aux valeurs de paix portées par Hiroshima.
Le timing de la visite a également suscité l’indignation, puisqu’il s’agissait de l’anniversaire du test Trinity, qui a ouvert la voie aux bombardements d’Hiroshima et Nagasaki un mois plus tard. Cette polémique illustre à quel point les enjeux de mémoire autour d’août 1945 restent sensibles aujourd’hui au Japon.