Iran : la dernière chance du JCPOA ?

Le 6 novembre 2019, l’Iran mettra en œuvre la quatrième étape de la réduction de ses engagements envers l’accord sur le nucléaire de 2015 si les négociations n’ont pas abouti d’ici-là avec les autres membres de l’accord. Si le désengagement de l’Iran était jusqu’alors limité et contrôlé, Téhéran a averti que le régime pourrait franchir un nouveau cap dans l’escalade nucléaire, alors que les Européens réfléchissent à se retirer à leur tour de l’accord.

L’aggravation du risque nucléaire

Alors que les États-Unis et la Russie ont pris acte, début août, de la fin du Traité sur les forces nucléaires intermédiaires, l’Iran s’est affranchi en juillet de plusieurs de ses engagements quant à l’accord de Vienne signé en 2015. Si le dérapage des iraniens est contrôlé et réversible, les risques d’une nouvelle course mondiale aux armements nucléaires sont réels et de plus en plus probables.

Téhéran / Washington : le risque de l’embrasement

Un an après le retrait des États-Unis du Plan d’action global conjoint (JCPOA), la relation conflictuelle entre Washington et Téhéran emprunte depuis le début du mois de mai un tournant périlleux. La pression croissante exercée par l’administration Trump sur l’Iran s’est transformée en une impasse prévisible et tendue. Si les dirigeants des deux pays disent ne pas vouloir de conflit, leur rhétorique, leurs menaces et leurs actions laissent craindre un embrasement dans le Golfe Persique. Pris entre le marteau et l’enclume, les Européens ont bien du mal à réagir avec efficacité.

Golfe persique : risque sérieux d’affrontement

Un an après le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien (JCPOA), la relation conflictuelle entre Washington et Téhéran emprunte depuis le début du mois un carrefour périlleux. Le ministre des affaires étrangères britannique Jeremy Hunt s’est ainsi déclaré inquiet d’un risque de conflit dans le Golfe « par accident ».

Nucléaire iranien : scénarios, prospective et conséquences

Maximilian Hoell, chargé de mission et chef de projet au sein d’European Leadership Netword (ELN), explore les scénarios possibles et les conséquences si l’Iran cessait de se conformer à l’Accord de Vienne ou au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). A travers l’étude de trois scénarios potentiels, il démontre qu’un retrait de l’Iran du JCPOA entraînerait une détérioration instantanée de l’environnement de sécurité régionale, avant d’établir un certain nombre de recommandations pour les pays européens sur la gestion de la situation.

Sanctions américaines contre l’Iran : des solutions peu efficaces

Depuis le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien en mai 2018, l’Iran, l’Union Européenne, la Chine et la Russie tentent tant bien que mal de préserver l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien (JCPOA). Les iraniens ont accepté de rester dans l’accord tant que leurs intérêts nationaux seraient garantis. Les sanctions économiques imposées unilatéralement par les États-Unis menacent aujourd’hui l’accord, et tous sont à la recherche d’une solution pour contrer l’extraterritorialité des lois et sanctions américaines. La saisine de la Cour Internationale de Justice (CIJ) par l’Iran et l’instauration de canaux de paiements indépendants du dollar par l’Union Européenne sont des mesures symboliques fortes mais leur efficacité reste à prouver.