Turquie : le bluff nucléaire ?

Les récentes déclarations du président turc Recep Tayyip Erdoğan sur la volonté de la Turquie d’acquérir l’arme nucléaire, dénonçant un système « injuste », alimente de vives inquiétudes quant à la prolifération nucléaire au Moyen-Orient. La Turquie possède un programme nucléaire civil, que certains analystes considèrent à risque. Dans un contexte de crise des relations américano-turques et de rapprochement avec la Russie notamment en matière de défense, le plus grand danger concernant le nucléaire en Turquie demeure la présence d’armes nucléaires tactiques américaines de type B-61 sur son sol. Dans le contexte de l’offensive turque contre les milices kurdes en Syrie, elles pourraient devenir un outil de négociation de poids pour la Turquie.

Comment peut éclater un conflit nucléaire

« Nous sommes en 2020. L’armée russe effectue un grand exercice à Kaliningrad […]. Un avion d’observation de l’alliance occidentale traverse accidentellement l’espace aérien russe et est abattu par un missile sol-air. L’OTAN envoie des escadrons aériens et des navires de combat dans la région. Les deux parties préviennent qu’elles envisageront d’utiliser l’arme nucléaire si leurs intérêts vitaux sont menacés […].
Les deux parties étant en état d’alerte avancée, une cyberattaque d’origine inconnue est lancée contre les systèmes russes d’alerte rapide, simulant une attaque aérienne de l’OTAN contre des bases aériennes et navales à Kaliningrad. Ne disposant que de quelques minutes pour confirmer l’authenticité de l’attaque et face à l’absence de dialogue de crise entre l’OTAN et la Russie, Moscou décide qu’elle doit réagir immédiatement et lance des missiles de croisière classiques depuis les bases de Kaliningrad sur les aérodromes baltes de l’OTAN. En retour, l’OTAN intervient […] en frappant Kaliningrad par voie aérienne.
Voyant arriver des renforts de l’OTAN et craignant qu’une invasion terrestre de l’OTAN ne s’ensuive, Moscou conclut qu’elle doit intensifier la pression pour désamorcer la situation – en espérant interrompre le conflit et ouvrir la voie à un règlement négocié selon les termes de Moscou – et mener une frappe nucléaire à faible rendement dans des bunkers de stockage nucléaire sur un aérodrome de l’OTAN. Mais le calcul de désescalade s’avère illusoire, et un échange nucléaire commence ».

L’aggravation du risque nucléaire

Alors que les États-Unis et la Russie ont pris acte, début août, de la fin du Traité sur les forces nucléaires intermédiaires, l’Iran s’est affranchi en juillet de plusieurs de ses engagements quant à l’accord de Vienne signé en 2015. Si le dérapage des iraniens est contrôlé et réversible, les risques d’une nouvelle course mondiale aux armements nucléaires sont réels et de plus en plus probables.

Russie : un accident nucléaire qui inquiète

Trois semaines après l’accident qui s’est produit le 08 août sur un site militaire de la région d’Arkhangelsk, dans le Grand Nord russe, la Russie cultive le mystère sur les causes et les conséquences de l’explosion, secret d’État oblige. Dans un contexte international de résurgence de l’arme nucléaire, cet accident nucléaire inquiète, à la fois en termes d’opacité des autorités russes et de gravité. D’autant que dans le domaine du nucléaire militaire, les accidents sont légion, alors que leurs conséquences environnementales sont dramatiques.

Quelle défense pour l’Europe ?

Avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, l’Europe doit s’interroger sur son propre futur au sein de l’OTAN, tribune de Paul Quilès, dans Ouest-France du 22 mai. A une semaine des élections européennes, les questions internationales demeurent largement absentes d’une campagne électorale dominée par la crise sociale. La Terre continue pourtant de tourner hors de France et d’Europe, et elle tourne mal. Les crises et les conflits, qu’ils soient militaires ou économiques, sont nombreux. Le Moyen-Orient, l’Amérique du Sud, l’Afrique, ou encore l’Europe, toutes les régions du monde sont touchées.

L’Europe face au désordre du monde

Confrontée à une multiplication des menaces extérieures, l’Europe voit aujourd’hui sa sécurité s’éroder en raison de l’attitude unilatéraliste des États-Unis, qui ont récemment rejeté plusieurs